La mode masculine vers 1860...
« La mode masculine, depuis la réforme égalitaire de la révolution, est restée dans le statu quo. Il n’y a plus de grands seigneurs ; aucun costume ne distingue plus l’homme du monde du premier venu. Cette uniformité de mise tient aux mœurs du siècle. Tant que le paletot sera à l’ordre des toilettes de ville, il n’y aura ni fantaisie, ni luxe, ni [illisible] dans le costume masculin.
Ce n’est qu’aux bals de la cour qu’on retrouve un peu de la magnificence des véritables gentilhommes. L’uniforme français et étranger domine et tranche par l’éclat de ses broderies d’or sur les habits officiels. Quelques habits en velours violets, splendidement brodés, ont été remarqués au dernier bal de la cour, un surtout a paru d’une élégance qui sentait son Lauzun d’une lieue. Il était en velours noir, brodé d’or et d’argent, avec quelques grappes de perles, tombant en aiguilettes. Comme innovation, la culotte courte avait une bande d’or et d’argent, et des boucles de diamants à la jarretière. Cet habit était porté par un espagnol, parent de Mme la Duchesse de Malakoff. Rien ne donne plus de distinction typique à un costume, que la couleur locale du pays.
[…] Malgré le ridicule qui s’attaque au chapeau dit « tuyau de poële », tous les hommes continuent à le porter, et le chapeau noir est adopté presque dans toutes les parties du monde. […] La mode masculine ne varie pas. Les pantalons se rétrécissent ou s’élargissent ; l’habit noir allonge ou diminue ses basques, le paletot se fait large ou ajusté, et voilà tout, en fait de caprice ».
Source : Annuaire encyclopédique de la mode (1861)